PORT-AU-PRINCE, 27 janvier 2010 (IRIN) - Le gouvernement haïtien estime qu'au moins 500 000 personnes sont sans abri depuis que le séisme du 12 janvier a dévasté Port-au-Prince, mais le défi est aujourd'hui de trouver des solutions pour que les habitants puissent faire face à la saison des cyclones, qui commence généralement en mai, a dit Jean-Philippe Antolin, de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), qui coordonne les efforts des Nations Unies pour mettre en place des abris.
A Port-au-Prince, le gouvernement a identifié au moins 30 sites pouvant être transformés en campements temporaires, qui sont pour la plupart des zones où la population campe déjà de façon informelle. Cependant, des solutions de plus long terme sont nécessaires.
M. Antolin a dit à IRIN que le nombre de personnes ayant besoin d'un abri dépassait les ressources actuellement disponibles - même pour les campements temporaires. « Nous ne pouvons pas fournir des tentes pour jusqu'à 700 000 personnes - nous ne les avons tout simplement pas à disposition ». Il a ajouté que même là où des tentes étaient disponibles, la solution des campements sous tente ne suffirait au mieux que pour les trois prochains mois.
Dans le cadre d'un projet de stratégie d'abri pour les victimes du séisme, les Nations Unies ont proposé des alternatives. Elles ont notamment proposé de fournir un soutien aux familles qui accueillent les personnes sans-abri, comme cela a été fait après les cyclones de l'année dernière ; que du matériel soit distribué dans les zones où les habitants se sont rassemblés, afin d'améliorer leur sécurité et leur confort ; que des évaluations soient menées pour déterminer quelles maisons sont assez sûres pour être réoccupées ; et, en dernier ressort, que de nouveaux logements soient construits, ce qui serait d'après M. Antolin, de l'OIM, la solution la plus compliquée.
« A moins qu'une construction financée par des dons ait déjà été lancée, cette option est la moins faisable », a dit M. Antonin à IRIN.
Cependant, le gouvernement a entrepris d'évaluer combien de personnes peuvent être relogées dans une construction financée par la Banque interaméricaine de développement (BID), dans le quartier de Croix-des-Bouquets.
Les bulldozers avant les tentes?
Les sites ont beau avoir été choisis, les maires informés et les ONG mobilisées, ce qu'il manque toujours pour mettre en place les campements temporaires, ce sont les équipements lourds et les arpenteurs géomètres, d'après l'OIM.
M. Antolin a dit à IRIN que la première étape pour améliorer les conditions de vie des personnes sans-abri était d'évaluer la sécurité des endroits où ils vivent, de creuser des systèmes d'évacuation et de s'assurer que les sites sont conformes aux règlements gouvernementaux. « Pour faire cela, nous avons besoin d'ingénieurs pour évaluer le terrain et d'équipement lourd pour préparer les sites. Nous n'avons ni l'un ni l'autre ».
« Sans ces deux éléments, nous ne pouvons même pas commencer à nous inquiéter de la pénurie de tentes, car nous n'aurons nulle part où placer ces tentes ».
D'après lui, des discussions sont en cours avec les ingénieurs militaires de l'armée américaine.
Organisations humanitaires
Parmi les organisations chargées de gérer les communautés reconnues comme campements temporaires, on peut citer le Secours islamique du Royaume-Uni, la défense civile portugaise, le Croissant-Rouge turc et la Croix-Rouge allemande.
Oxfam International travaille dans des sites que le gouvernement appelle lieux de « rassemblement spontané », et poursuivra ses actions en faveur du relèvement en Haïti pendant les trois prochaines années, tout en soutenant les communautés vivant autour des campements, a dit à IRIN Rick Bauer, responsable de programme. « Si nous ne travaillons pas avec les communautés voisines, les campements temporaires deviennent des installations 'privilégiées' et des aimants à services ».
Parmi les organisations qui envisagent de gérer les camps, on peut citer Samaritan Purse, une organisation basée aux Etats-Unis, le Programme des Nations Unies pour l'environnement, Handicap International, l'ONG (organisation non gouvernementale) Amurt & Amurtel et Médecins Sans Frontières.
L'ONG Samaritan Purse a annoncé qu'elle attendait un chargement d'équipement qui devrait arriver par bateau à Port-au-Prince le 29 janvier, et qui sera mis à la disposition des organisations préparant les terrains pour les campements.
Anticiper de nouveaux séismes
Haïti continuera probablement à subir des répliques du séisme de magnitude 7.0 pendant les prochains mois voire les prochaines années, d'après le US Geological Survey (USGS), un institut de recherche en sciences de la vie et de la terre. Le gouvernement haïtien doit prendre en compte, dans ses plans de réhabilitation, le fait que les futurs tremblements de terre sont inévitables, a dit David Applegate, conseiller scientifique senior au USGS.
« Avec des campements sous tente, on n'est pas tellement exposé au risque des effondrements de bâtiments, mais plutôt à des risques secondaires tels que les glissements de terrain et les problèmes d'évacuation des eaux. La reconstruction à long terme doit tenir compte de la proximité de la faille, tandis que pour le relogement à court terme, il faut faire attention aux zones inondables », a dit M. Applegate.
Haïti, qui est situé à la frontière de deux plaques, est divisé par deux systèmes de failles majeures. Au cours des trois derniers siècles, l'île a été frappée au moins quatre fois par des séismes comparables ou plus forts que celui du 12 janvier, dont ceux de 1751 et 1770, qui ont détruit Port-au-Prince.
pt/oa/cb/il/ail[FIN]
© IRIN. Tous droits réservés.
A Port-au-Prince, le gouvernement a identifié au moins 30 sites pouvant être transformés en campements temporaires, qui sont pour la plupart des zones où la population campe déjà de façon informelle. Cependant, des solutions de plus long terme sont nécessaires.
M. Antolin a dit à IRIN que le nombre de personnes ayant besoin d'un abri dépassait les ressources actuellement disponibles - même pour les campements temporaires. « Nous ne pouvons pas fournir des tentes pour jusqu'à 700 000 personnes - nous ne les avons tout simplement pas à disposition ». Il a ajouté que même là où des tentes étaient disponibles, la solution des campements sous tente ne suffirait au mieux que pour les trois prochains mois.
Dans le cadre d'un projet de stratégie d'abri pour les victimes du séisme, les Nations Unies ont proposé des alternatives. Elles ont notamment proposé de fournir un soutien aux familles qui accueillent les personnes sans-abri, comme cela a été fait après les cyclones de l'année dernière ; que du matériel soit distribué dans les zones où les habitants se sont rassemblés, afin d'améliorer leur sécurité et leur confort ; que des évaluations soient menées pour déterminer quelles maisons sont assez sûres pour être réoccupées ; et, en dernier ressort, que de nouveaux logements soient construits, ce qui serait d'après M. Antolin, de l'OIM, la solution la plus compliquée.
« A moins qu'une construction financée par des dons ait déjà été lancée, cette option est la moins faisable », a dit M. Antonin à IRIN.
Cependant, le gouvernement a entrepris d'évaluer combien de personnes peuvent être relogées dans une construction financée par la Banque interaméricaine de développement (BID), dans le quartier de Croix-des-Bouquets.
Les bulldozers avant les tentes?
Les sites ont beau avoir été choisis, les maires informés et les ONG mobilisées, ce qu'il manque toujours pour mettre en place les campements temporaires, ce sont les équipements lourds et les arpenteurs géomètres, d'après l'OIM.
M. Antolin a dit à IRIN que la première étape pour améliorer les conditions de vie des personnes sans-abri était d'évaluer la sécurité des endroits où ils vivent, de creuser des systèmes d'évacuation et de s'assurer que les sites sont conformes aux règlements gouvernementaux. « Pour faire cela, nous avons besoin d'ingénieurs pour évaluer le terrain et d'équipement lourd pour préparer les sites. Nous n'avons ni l'un ni l'autre ».
« Sans ces deux éléments, nous ne pouvons même pas commencer à nous inquiéter de la pénurie de tentes, car nous n'aurons nulle part où placer ces tentes ».
D'après lui, des discussions sont en cours avec les ingénieurs militaires de l'armée américaine.
Organisations humanitaires
Parmi les organisations chargées de gérer les communautés reconnues comme campements temporaires, on peut citer le Secours islamique du Royaume-Uni, la défense civile portugaise, le Croissant-Rouge turc et la Croix-Rouge allemande.
Oxfam International travaille dans des sites que le gouvernement appelle lieux de « rassemblement spontané », et poursuivra ses actions en faveur du relèvement en Haïti pendant les trois prochaines années, tout en soutenant les communautés vivant autour des campements, a dit à IRIN Rick Bauer, responsable de programme. « Si nous ne travaillons pas avec les communautés voisines, les campements temporaires deviennent des installations 'privilégiées' et des aimants à services ».
Parmi les organisations qui envisagent de gérer les camps, on peut citer Samaritan Purse, une organisation basée aux Etats-Unis, le Programme des Nations Unies pour l'environnement, Handicap International, l'ONG (organisation non gouvernementale) Amurt & Amurtel et Médecins Sans Frontières.
L'ONG Samaritan Purse a annoncé qu'elle attendait un chargement d'équipement qui devrait arriver par bateau à Port-au-Prince le 29 janvier, et qui sera mis à la disposition des organisations préparant les terrains pour les campements.
Anticiper de nouveaux séismes
Haïti continuera probablement à subir des répliques du séisme de magnitude 7.0 pendant les prochains mois voire les prochaines années, d'après le US Geological Survey (USGS), un institut de recherche en sciences de la vie et de la terre. Le gouvernement haïtien doit prendre en compte, dans ses plans de réhabilitation, le fait que les futurs tremblements de terre sont inévitables, a dit David Applegate, conseiller scientifique senior au USGS.
« Avec des campements sous tente, on n'est pas tellement exposé au risque des effondrements de bâtiments, mais plutôt à des risques secondaires tels que les glissements de terrain et les problèmes d'évacuation des eaux. La reconstruction à long terme doit tenir compte de la proximité de la faille, tandis que pour le relogement à court terme, il faut faire attention aux zones inondables », a dit M. Applegate.
Haïti, qui est situé à la frontière de deux plaques, est divisé par deux systèmes de failles majeures. Au cours des trois derniers siècles, l'île a été frappée au moins quatre fois par des séismes comparables ou plus forts que celui du 12 janvier, dont ceux de 1751 et 1770, qui ont détruit Port-au-Prince.
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