miércoles, 10 de febrero de 2010

Manque de financement pour la nutrition

DAKAR, 10 février 2010 (IRIN) - La contribution des bailleurs de fonds représente seulement six pour cent des fonds demandés pour l'assistance nutritionnelle aux femmes et aux enfants après le séisme en Haïti, d'après les Nations Unies.

Un appel éclair de 576,9 millions de dollars lancé le 15 janvier a été financé à hauteur de 92,9 pour cent au total, d'après le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA). Cependant, « certains secteurs de l'effort humanitaire ont reçu peu de financements jusqu'à maintenant », a dit OCHA dans un communiqué du 8 février. Parmi ces secteurs on peut citer, outre la nutrition, la sécurité (financée à hauteur de six pour cent) et l'agriculture (huit pour cent).

L'appel éclair sollicitait 48 millions de dollars pour la nutrition des femmes et des enfants, une somme qui place ce secteur en troisième position après l'aide alimentaire (246 millions de dollars) et l'eau, l'assainissement et l'hygiène (58 millions de dollars).

Les priorités du secteur de la nutrition en Haïti sont de réaliser des évaluations et des analyses, et de distribuer des biscuits à haute teneur énergétique, des aliments thérapeutiques prêts à l'emploi et des repas enrichis. Les bénéficiaires ciblés sont 2,4 millions de femmes en âge de procréer, 240 000 femmes enceintes et 600 000 enfants de moins de cinq ans.

Garantir une nutrition adaptée pour les personnes les plus vulnérables, principalement les mères et les jeunes enfants, contribue à prévenir les maladies opportunistes et l'apparition de troubles permanents sur le plan physique ou mental, d'après le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF).

« Si nous n'avons pas assez de financements pour assurer la nutrition de groupes vulnérables, qu'il s'agisse de personnes jeunes ou âgées, nous passerons à un haut niveau de malnutrition aiguë en Haïti », a dit Mija Ververs, experte en nutrition auprès de l'UNICEF, agence leader dans le secteur de la nutrition.

« Cela pourrait provoquer une autre catastrophe, qui viendrait s'ajouter à la catastrophe actuelle », a-t-elle dit à IRIN.

Le tremblement de terre a augmenté le besoin d'une intervention nutritionnelle spécialisée, qui consiste par exemple à conseiller les femmes allaitant leur enfant, de façon à contrer les effets négatifs du traumatisme sur la lactation, ou encore à apporter une alimentation adaptée aux nourrissons dont les mères sont mortes ou ont été séparées de leurs enfants.

La saison des pluies - pendant laquelle le risque de maladies est plus important - doit commencer en mars, ce qui rend l'aide nutritionnelle d'autant plus urgente.

« Beaucoup d'enfants souffraient de malnutrition chronique avant le séisme, mais pas de malnutrition aiguë », a dit Mme Ververs. « Cela a changé, maintenant ».

am/np/il/ail
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